Exposition Photo – 24.39 : Voyage au cœur de la photographie vintage au sein de la foire internationale

Un nom, une histoire : l’origine et la mission de 24.39

La foire internationale 24.39 puise son nom dans une période charnière, celle des quinze années fondatrices qui ont précédé l’invention officielle de la photographie, entre 1824 et 1839. Ce repère chronologique tient lieu de manifeste : il célèbre la génèse des procédés expérimentaux, les recherches parallèles et les innovations apportées par des pionniers souvent méconnus. En choisissant « 24.39 », Barnabé Moinard affirme la volonté de relier le passé et l’avenir, en offrant un regard neuf sur des tirages historiques.

Depuis sa création, la foire se donne pour ambition de replacer le tirage photographique au cœur du débat contemporain. En marge de Paris Photo, qui attire chaque année quelques dizaines de milliers de visiteurs au Grand Palais, 24.39 propose un format plus intimiste et plus spécialisé, strictement dédié aux images anciennes et modernistes. L’objectif est double : rendre visibles des trésors de patrimoine souvent enfermés dans des réserves, et favoriser les échanges directs entre collectionneurs, conservateurs, chercheurs et amateurs curieux.

Au fil des éditions, l’événement a acquis une identité forte. La première édition a réuni près de 50 exposants et attiré environ 1 000 visiteurs, un résultat significatif pour un salon dissident. Depuis, la foire s’est installée sur la carte des rendez-vous incontournables de la photographie vintage, avec une fréquentation stable et une sélection d’exposants de plus en plus pointue.

L’esprit de 24.39 repose sur quelques piliers essentiels. D’abord, la diversité des techniques représentées : daguerréotypes, papiers salés, albuminés, tirages sur papier au collodion humide, puis tirages argentiques du XX^e siècle. Ensuite, la transparence des prix : certaines pièces sont accessibles dès quelques dizaines d’euros, tandis que d’autres atteignent plusieurs milliers, offrant un spectre complet entre amateur débutant et collectionneur aguerri.

Enfin, la convivialité et la pédagogie sont au centre du projet. Plutôt que des stands figés derrière des vitrines, la foire mise sur le contact direct : on peut examiner les planches-contacts, palper les tirages, comprendre le grain de l’émulsion, échanger autour des supports et des formats. Cette approche incarnée rappelle la tradition des cabinets de curiosités et le goût pour l’objet photographique en tant que produit culturel et artistique à part entière.

En somme, 24.39 n’est pas seulement un marché : c’est un lieu de transmission. Il s’adresse aux professionnels du patrimoine, aux galeristes, aux maisons de vente reconnues, mais aussi aux jeunes chercheurs, aux étudiants en histoire de l’art et aux amateurs passionnés. L’événement se positionne comme un pont entre génération, entre continent et entre disciplines, convaincu que la photographie vintage possède encore un formidable potentiel de redécouverte.

Pour ceux qui souhaitent approfondir, des conférences et tables rondes accompagnent la foire, animées par des spécialistes du domaine. Réservées aux détenteurs de billets, elles développent des thèmes variés : restauration des négatifs, conservation des supports papier, histoire de l’album familial ou encore enjeux du marché actuel. Cette dimension scientifique renforce l’identité de 24.39 en tant que plateforme à la fois culturelle et commerciale.

Cette section a montré comment un nom et une mission peuvent cristalliser un projet ambitieux. 24.39, par son concept unique, vient bousculer les codes du marché de la photographie, en offrant une bulle dédiée à la matérialité et au patrimoine, tournée vers l’avenir.

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Une offre variée de tirages vintage pour tous les publics

La valeur de la foire 24.39 tient d’abord à l’incroyable éventail de tirages présentés, couvrant plus d’un siècle de pratiques photographiques. Depuis les premiers daguerréotypes des années 1840 jusqu’aux tirages argentiques couleur des années 1980, chaque visiteur peut découvrir une technologie, un style ou une école. Cette richesse technique répond à une attente forte : celle de voir in situ les objets, et non de simples reproductions numériques.

Les tirages proposés s’articulent autour de trois grandes familles :

• Les procédés anciens (🕰️) : daguerréotypes, ambrotypes, calotypes, papiers salés et albuminés. Ces pièces uniques offrent un témoignage direct des débuts de la photographie.
• Les tirages argentiques (⚙️) : épreuves sur papier baryté, tirages au gélatino-bromure d’argent, photochromes, jusqu’aux premiers tirages couleur pigmentaire.
• Les objets dérivés (📚) : livres de photographies, portfolios, magazines d’époque, accessoires (boîtiers anciens, lentilles, plaques de verre).

Pour chaque catégorie, les prix commencent autour de 50 € pour des photocopies argentiques ou des tirages en petit format. La majorité des pièces se situe entre 300 et 3 000 €, un palier accessible au collectionneur amateur tout comme au néophyte prêt à investir dans une pièce historique. Enfin, pour les pièces rares ou signées par des auteurs majeurs, il faut compter plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’euros.

Plusieurs exemples illustrent la variété de cette offre :

Chaque exposant propose un regard singulier. Certains sont spécialisés en photographie de voyage, d’autres en images documentaires ou en photographies d’auteur. Cette diversité répond à un même objectif : montrer la multiplicité des usages, des contextes et des narrations possibles à travers l’image fixe.

Les visiteurs aficionados de Polaroid Originals ou de Kodak trouveront aussi leur bonheur parmi les stands spécialisés dans les instantanés ou les épreuves tirées sur papier périmé. Les collectionneurs de Leica et de boîtiers anciens pourront admirer des pièces rares issues de galeries partenaires. Enfin, les amateurs de Chasseur d’Images ou de Photo Magazine apprécieront le côté foire-passion, où chaque discussion peut se transformer en mini-cours d’histoire.

Au-delà des tirages, la foire propose des ouvrages de référence, issus de la Maison Européenne de la Photographie ou de galeries comme la Galerie Thierry Bigaignon et Focale Alternative. Ces publications renforcent la compréhension technique et artistique des pièces exposées, tandis que les ateliers de restauration, animés par des conservateurs professionnels, dévoilent les coulisses de la conservation du patrimoine argentique.

En conclusion de cette partie, on retient que l’offre de 24.39 est à la fois accessible et exigeante, attirant des profils variés et créant un dialogue unique entre tous les acteurs du vintage photographique.

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L’expérience immersive au Pavillon Wagram

À l’inverse des grandes foires standardisées, 24.39 mise sur l’immersion. Installée au Pavillon Wagram, son atmosphère feutrée évite les murs blancs impersonnels pour privilégier des panneaux en bois, des vitrines à hauteur d’œil, et des tables de consultation. Chaque visiteur peut manipuler certains tirages, toucher le grain, sentir la texture du papier et examiner les détails sous une lumière diffuse, sans flash ni projecteur aveuglant.

Le processus de visite se déroule en plusieurs temps :

1. Accueil et repérage du plan du salon 🌐 : chaque stand est identifié, mais aucune liste exhaustive des pièces n’est publiée, afin de conserver l’effet de surprise.
2. Consultation libre et guidée 🔍 : des médiateurs sont disponibles pour expliquer les techniques, repérer des signatures, ou indiquer l’histoire d’un tirage.
3. Ateliers de manipulation et démonstrations 👓 : un restaurateur-conservateur d’Atelier STEG montre comment préparer un tirage à la consultation, comment détecter un chlorure d’argent oxydé ou un vernis craquelé.
4. Temps d’échange et d’achat 💬 : sans pression, les négociations s’effectuent dans un espace convivial, autour de petites tables, avec café et eau à disposition.

Cette approche se différencie nettement de la foire Paris Photo, où l’immense volume du Grand Palais et la multiplication des stands peuvent empêcher un réel échange humain. Ici, la jauge est volontairement limitée à quelques centaines de visiteurs par créneau horaire, ce qui permet de conserver une ambiance paisible et propice à la découverte.

Chaque édition est ponctuée de moments forts :

• Rencontres avec des experts de Lomography et des acteurs de la scène alternative européenne.
• Conférences sur l’histoire des premiers procédés, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France.
• Visites commentées réservées aux groupes de professionnels, avec focus sur les techniques de tirage du XIX^e siècle.

Parmi les anecdotes, on compte la venue d’un étudiant en master d’iconographie qui a pu tenir pour la première fois un négatif sur plaque de verre, ou un couple de collectionneurs venus de Berlin qui a déniché un tirage rarissime de Michael Kenna en collaboration avec la MEP. Ces rencontres imprévues, ces instants de partage, constituent le cœur de l’expérience 24.39.

En résumé, l’expérience immersive au Pavillon Wagram transforme la visite en un véritable voyage sensoriel et intellectuel, où chaque détail contribue à redonner vie à la photographie ancienne.

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Les exposants internationaux et le réseau professionnel

La foire 24.39 rassemble près de cinquante exposants, dont des galeries spécialisées, des marchands indépendants, des maisons de vente et des restaurateurs-conservateurs. Chaque stand est un laboratoire de savoir-faire, où se croisent approches historiques et regards contemporains.

Sur place, on retrouve notamment :

• Des galeries françaises (📍) comme Galerie Thierry Bigaignon, reconnues pour leur sélection pointue de tirages d’auteurs.
• Des maisons de vente européennes (🌍) comme Bassenge Auktionen, qui proposent des ventes aux enchères dignes des grandes métropoles.
• Des conservateurs spécialisés (🛠️), tels que ceux d’Atelier STEG, pour démontrer les techniques de restauration.
• Des collectionneurs privés (🔑) et des experts issus d’institutions comme la Maison Européenne de la Photographie.

Ces exposants viennent de plusieurs pays : environ 20 sont basés en France, 15 dans d’autres États européens (Allemagne, Italie, Belgique) et 5 proviennent des États-Unis. Cette répartition témoigne de la dimension internationale de la foire et de son rayonnement croissant en Europe, aux côtés d’événements réputés à Amsterdam, Vienne ou Senigallia.

Le salon favorise la constitution d’un réseau dynamique : les galeristes nouent des contacts pour des collaborations ultérieures, les experts repèrent de jeunes talents, et les restaurateurs trouvent de nouveaux projets de conservation. Les échanges professionnels sont également facilités par des espaces de coworking et des salons privatifs, réservés aux acteurs du marché.

Un tableau récapitulatif présente quelques chiffres clés :

Au-delà des stands, la foire tisse des partenariats durables avec des institutions comme Photo Magazine, Chasseur d’Images ou Lomography, qui couvrent l’événement et assurent sa visibilité. Les retombées médiatiques et le bouche-à-oreille auprès de communautés spécialisées contribuent à renforcer la notoriété de 24.39.

En somme, cette section montre que la force de la foire réside autant dans son offre patrimoniale que dans son réseau professionnel dense, capable de faire dialoguer experts, marchands et amateurs.

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Vers un renouveau du patrimoine photographique mondial

À l’approche du bicentenaire de l’invention de la photographie, 24.39 revendique un rôle de catalyseur pour la valorisation du patrimoine mondial. Loin de se limiter à la vente, la foire s’engage dans une véritable dynamique de transmission et d’éducation.

Plusieurs axes de réflexion structurent cette ambition :

1. Réinscrire les tirages anciens dans l’histoire de la création visuelle, en soulignant leurs liens avec la peinture, la gravure ou l’architecture.
2. Favoriser les initiatives de numérisation et de documentation, afin de conserver les données techniques et historiques associées à chaque pièce.
3. Encourager les jeunes générations à découvrir la matérialité de la photo, à travers des workshops et des expositions scolaires.
4. Soutenir les catalogages et publications, en collaboration avec des presses spécialisées et la MEP, pour enrichir les répertoires et inventaires.

Plusieurs études de cas illustrent cette démarche : l’édition d’un catalogue raisonné sur les tirages sur plaques de verre, les recherches menées autour des procédés au collodion humide, ou encore un projet de résidence pour un jeune historien de la photographie au sein d’un atelier de restauration.

En 2025, la foire anticipe déjà ses prochaines évolutions : la création d’un prix dédié à la meilleure recherche historique sur un procédé ancien, le développement d’un espace virtuel sur 24-39-virtual.com et la mise en réseau avec des foires internationales (Paris Photo, Senigallia, Amsterdam).

L’impact sur le marché se fait sentir : les ventes de tirages vintage augmentent de 20 % d’une année sur l’autre, selon des bilans internes, et plusieurs jeunes photographes contemporains intègrent désormais des procédés anciens dans leur pratique. Cette hybridation témoigne de la capacité de l’événement à inspirer de nouvelles perspectives créatives.

Plus largement, 24.39 contribue à renouveler la perception de la photographie comme simple documentation. Elle réaffirme son statut d’art, d’objet et de témoin historique. En défiant la rapidité de l’image numérique, la foire invite à redécouvrir le temps long, la patience nécessaire pour développer un tirage, la subtilité des nuances sur papier ancien.

Cette section conclut sur l’idée que la foire 24.39 est bien plus qu’un simple marché : c’est un laboratoire de mémoire et de création, prêt à porter la photographie vintage vers de nouveaux horizons.